Aujourd’hui j’avais rendez-vous avec une cliente à Saint-Sauveur, au centre du village pour travailler d’une part, la marche au pied et d’autre part la socialisation de son chien un peu réactif. Dans ce contexte, il est question autant de mettre en confiance le maître que de travailler le comportement du chien. Pendant la marche, un autre éducateur vient à notre rencontre avec un berger allemand de 11 mois plutôt craintif. L’homme souhaite s’approcher de nous pour entrer en contact avec le chien de ma cliente. Exercice de socialisation pour les deux «élèves».
La réaction de l’éducateur me surprend un peu, «il choque1» son chien tout en donnant sa directive en criant, pour finir par «le poquer2». Finalement l’animal prend une posture de soumission et de peur. Tout de suite après, l’éducateur permet au jeune chien d’avancer. Suite à ça il me dit «je vais te donner un conseil…». Je m’empresse de lui signaler que c’est aussi mon métier et que je suis avec une cliente. Il me donne son conseil quand même et je lui réponds que je respecte son opinion mais que je vois les choses juste un tout petit peu différemment. Il n’est pas d’accord, devient insistant, je lui demande alors de nous quitter.
De prime abord, j’étais heureux de rencontrer une personne faisant le même travail que moi. Mais son comportement, que je considère comme excessif envers son chien, sans parler de son attitude envers ma cliente et moi, me donne à penser que les méthodes d’un éducateur trop «intense» seront probablement inadéquates et peu fiables sur la durée des résultats.
Pour ma part, je privilégie le renforcement positif tant vis-à-vis de l’animal que du maître. Je crois que ceux qui pratiquent ce métier doivent apprendre autant sur la nature humaine que canine. Dans tous les domaines de l’enseignement, on se doit de créer un climat de confiance et de calme de façon à favoriser l’apprentissage.
1Donner une grosse secousse au collier en tirant brusquement sur la laisse
2Planter vigoureusement ses doigts entre les côtes de l’animal